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« Le commerce russe est plus dépendant des acheteurs européens que ne l’est le commerce européen des vendeurs russes » : c’est en substance le bilan que tire le Centre d’études prospectives et d’informations (CPII) dans un billet du 10 juin 2022, qui fait le bilan des sanctions commerciales contre la Russie et de leurs implications pour l’Europe.
Depuis le 23 février 2022, le Conseil de l’Union européenne a adopté six paquets de sanctions contre Moscou. Les quatre premiers paquets, ont successivement interdit les exportations de biens duals (conçus pour l’usage civil mais susceptibles d’être détournés à des fins militaires) ; de pièces mécaniques pour l’aéronautique et les raffineries russes ; d’équipements de navigation et de communications radio ; de biens de luxe. Un quatrième paquet (15 mars) posait les premières interdictions d’importations russes sur en acier et aluminium. Le cinquième paquet (8 avril) hausse encore le ton et concerne les importations de charbon, de ciment, de produits en caoutchouc, en bois, de certains alcools et produits de la pêche. Le sixième paquet touche, lui, au pétrole et interdit 90 % des importations russes d’ici à fin 2022, a été adopté le 3 juin. Lorsqu’il sera pleinement effectif, ça sera quelque 65 % des importations russes en Europe qui seront affectées.
Les chiffres sont importants : en 2021, la Russie était le cinquième partenaire commercial de l’UE, pour un total d’affaires de 258 Mrds€, dont 159 Mrds€ d’importations (pour l’UE). Néanmoins, l’UE a deux avantages face à la Russie : son importante intégration commerciale et son poids économique. En effet, si les sanctions européennes (sixième paquet inclus) couvrent 25 % des exportations russes acheminées vers l’ensemble des partenaires de la Russie, elles représentent 5 % des importations totales de l’UE.
Les interdictions d’importation amènent les entreprises à adapter leur production pour ne pas interrompre la production dans les secteurs concernés, maux au prix de coûts supplémentaires. Si ces derniers peuvent être absorbés par les marges des entreprises et une augmentation des prix au consommateur final ; la question reste de trouver d’autres pays fournisseurs. Les auteurs misent, sur ce point, sur l’instauration d’un jeu de chaises musicales mondial sur l’exemple du pétrole : la production russe irait vers les pays asiatiques, libérant ainsi une partie des exportations de l’OPEP+, qui pourraient être réorientées vers l’UE.
Découvrez le billet en intégralité, en suivant ce lien
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